Trekking avec son chien, ce qu’il faut savoir

Randonner avec son chien sur plusieurs jours, c’est toute une histoire. Une randonnée d’une journée et un long trek avec toutou, ce n’est pas la même chose ! Dans le cas d’une randonnée itinérante, il faut gérer l’eau, la nourriture, la santé, la fatigue et les rencontres diverses entre votre animal de compagnie et la nature. Simone vous dit toutou pour préparer au mieux votre prochaine grande randonnée et partager des moments au top avec votre boule de poils !

• L’entrainement : le secret d’un trek réussi
• La réglementation en France
• Nourriture, eau, santé… Nos conseils pratiques

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L’entrainement : le secret d’un trek réussi

Si un chien ne s’invente pas sportif du jour au lendemain pour faire de la rando, c’est encore plus vrai pour des longs treks. A la fatigue physique des marches s’ajoutent l’endurance et la fatigue cumulée au fil des jours… Quelles sont les races les plus adaptées pour des longs treks ? L’important est l’entrainement… ce n’est pas faux, mais certaines races auront plus de facilités à enchaîner les kilomètres et évoluer dans un relief escarpé et montagnard : c’est le cas des chiens de berger, chiens de chasses et chiens primitifs ; les molosses peuvent éprouver de la difficulté sur le long terme, ainsi que les petites races. Désolé donc, le mignon petit bichon devra rester chez vous au chaud ! Tenez également compte de l’âge de votre compagnon ( on parle bien du chien) : trop jeune, la croissance n’est pas terminée, il faut donc éviter les efforts répétés et intenses. Trop vieux, il aura plus de mal à vous suivre.

L’entraînement doit commencer par des journées types avec des distances et dénivelés équivalentes à celles que vous allez affronter durant votre trek.

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La réglementation en France

Malheureusement, vous ne pourrez pas aller n’importe avec votre toutou. La règle est assez simple : interdits dans les Parcs Nationaux et les Réserves Naturelles 🚫, autorisés ailleurs. Comme toutes règles, il y a des exceptions ! En France, parmi les 11 parcs nationaux, certains ont des règles strictes : interdiction totale pour La Vanoise, les Écrins, le Mercantour, les Pyrénées et Port-Cros. Dans les Calanques, les Cévennes, la Réunion et la Guadeloupe, ils sont autorisés mais souvent, uniquement en laisse. Pour la Guyane, ce n’est pas précisé : le plus simple est d’envoyer un mail !

Concernant les Réserves Naturelles, il y en a environ 350 en France donc difficile de les détailler toutes, mais rendez-vous sur leur site Internet quand vous avez un doute. Pour les plus connues (Hauts plateaux du Vercors, Hauts de Chartreuse et Haute Chaîne du Jura), les chiens sont interdits 🚫.

Ces interdictions ne sont pas faites pour embêter les propriétaires de chiens, mais pour préserver la faune et la flore sauvage. Même si votre toutou est le plus mignon du monde et qu’il a un rappel irréprochable, un chien est perçu comme un prédateur pour la faune locale et pourrait provoquer des comportements à risque chez les animaux sauvages : abandon de la progéniture, stress, mise à bas précoce, fuite, etc. Bref, respectez ces consignes 🙏.
Au-delà même du fait de protéger la nature, cela peut vous coûter très cher. 👮

Conseil de Simone : un Parc National ou une Réserve Naturelle ont un périmètre bien délimité. Interdiction dans le Parc National des Écrins ne signifie pas que le Massif des Écrins dans son intégralité est interdit aux chiens ! Rien n’empêche donc la traversée des Pyrénées ou un trek dans le Alpes en contournant les Parcs Nationaux et les Réserves Naturelles.

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Nourriture, eau, santé… Nos conseils pratiques

Avant toute chose, sachez que vous pouvez retrouver nos conseils pour une balade classique avec son chien dans un autre article. On se focalise ici sur les problématiques des marches longues distances sur plusieurs jours.

La nourriture

Le plus simple est de nourrir son chien aux croquettes : plus facile à transporter et plus léger que le pâté ou le BARF (à moins que vous ayez un congélo solaire 😄). Privilégiez des croquettes riches en protéines et en gras (pour compenser les dépenses quotidiennes), augmentez la ration de 20% par rapport à un jour normal et vous pouvez aussi ajouter de l’huile de saumon (que vous pouvez mettre dans une gourde vide de compote). Si vous décidez de changer de croquettes, faites le progressivement un ou deux mois avant le trek ! 👌

Repas à donner à la fin de la journée de marche, quand vous installerez le bivouac par exemple. 🍲

Ça ne vous aura pas échappé… les croquettes peuvent être lourdes dans le sac, surtout quand vous dépassez 5 jours de trek ! Si vous êtes adeptes de la randonnée légère, il est possible de mettre à contribution votre chien avec un sac de bât, sans dépasser 10 % de son poids (ce n’est pas un âne 🐴), et surtout  bien l’entraîner avant (pour un chien de 20 kg, ça permet de soulager votre sac de 2 kg, ce qui est toujours ça de gagner) ! Pour l’habituer, commencez l’entrainement 6 mois avant en y allant progressivement : 200 g, 400 g, 800 g, pour arriver enfin au poids maximal.

Une autre astuce est d’envoyer un ravitaillement de croquettes à mi-parcours : s’arranger avec un refuge, un gite ou une auberge pour la logistique !

L’eau

Si vous partez l’été (ce qui parait logique ☀️), vérifiez bien sur vos cartes la présence d’eau sur le parcours (ruisseaux, rivières, lacs, etc.) : cela évite de porter de l’eau car il va pouvoir s’abreuver toute la journée (vous pourrez toujours lui donner votre eau en cas d’urgence). Un chien peut boire sans problème l’eau si elle n’est pas stagnante et si elle est propre : pas besoin de filtre, ni de pastille de purification !

Vu qu’a priori vous allez bivouaquer près d’une source d’eau, vous pourrez remplir sa gamelle le soir venu et c’est une fois posé qu’il s’hydratera le plus.

La nuit

L’option la plus simple avec son chien est le bivouac. En effet, les refuges sont en général interdits aux chiens (pour préserver les randonneurs qui en auraient éventuellement peur… mais aussi imaginez un chien dans un dortoir de 20 personnes… pas terrible !). Certains refuges les acceptent malgré tout et selon les endroits, vous pouvez trouver des gîtes ou des hôtels : bien se renseigner avant !

Pour l’option bivouac, dans la tente, c’est à vous de choisir : au chaud avec vous ou dans l’abside ! Dans tous les cas, évitez de le laisser dormir attaché à l’extérieur : il pourrait croiser sangliers ou renards… Pour les chiens frileux (à poil ras notamment), prévoir un petit plaid pour éviter qu’il s’incruste dans votre sac de couchage en pleine nuit !

La santé

Grosso modo, il y a 3 choses importantes à surveiller pour votre toutou trekkeur :

1. Blessures aux pattes : veillez à limiter la hauteur des obstacles ou des sauts, et soyez attentifs à sa démarche. S’il ne s’appuie plus sur une de ses pattes, c’est qu’il est peut-être blessé. Accordez-vous une journée de repos pour voir si la situation s’améliore. Si ce n’est pas le cas, essayez de trouver un village ou un refuge et d’appeler un vétérinaire qui saura vous conseiller.
2. Déshydratation : s’il fait très chaud et que votre toutou n’en peut plus, il vous le montrera en se couchant à l’ombre ou en s’arrêtant : écoutez-le ! N’hésitez pas à mouiller votre chien régulièrement s’il fait chaud, quitte à l’immerger dans les ruisseaux pour qu’il soit trempé, cela lui permettra de réguler sa température. Si vous ne pouvez pas, mouillez au moins les coussinets.
3. Coussinets : certaines roches peuvent être abrasives (Calanques ou GR®20 par exemple). Une solution est de préparer ses coussinets en amont (15 jours avant) avec une solution tannante et pendant la rando, vous pouvez lui appliquer un baume hydratant matin et soir pour soulager les coussinets. Autre option possible : les chaussures pour chien (mais à bien tester avant). Prenez garde aux températures de la roche !

Prévoir une mini-trousse de secours : de l’antiseptique en cas de blessures et de quoi faire un bandage provisoire (demandez à votre véto !) + pince à tiques que vous devez aussi avoir pour vous.

Et faîtes des pauses ! Si vous avez le niveau de Killian Jornet, pensez à votre chien. Ne serait-ce que des courtes pauses à l’ombre où vous le forcez à rester couché lui sera bénéfique (car s’il part chasser le bouquetin pendant la pause, aucun intérêt ).

Les patous

Patou, ça vous parle? Simone vous dit tout sur ce chien de montagne. La rencontre avec un troupeau est toujours un moment fort en montagne ! Outre les patous, le troupeau est d’ailleurs souvent accompagné par des chiens de travail ( de race Border Collie pour la majorité des cas). Pour traverser un troupeau lors de vos treks, plusieurs possibilités:

1. Le berger n’est pas loin et vous pouvez lui parler : demandez-lui conseil (il connaît ses chiens mieux que personne). Selon leurs caractères (et celui du vôtre), il pourra vous conseiller de lâcher votre chien une fois que vous l’aurez “présenter” (mâle, femelle, dominant, dominé, etc.) et même de vous accompagner pour traverser le troupeau pour que tout se passe bien.
2. Le berger n’est pas visible (ce qui est souvent le cas) : attachez votre chien. Là aussi, vous connaissez mieux que personne votre animal et vous savez comment il réagit avec ses congénères : s’il est plutôt soumis et sociable, continuez le chemin calmement. S’il est d’un naturel dominant et agressif, essayez autant que possible de contourner le troupeau. En effet, il peut y avoir une demi-douzaine de chiens au total et la confrontation pourrait mal tourner. 😰

Quelques tips bonus

• Si vous comptez détacher votre chien et que vous ne voulez pas vous demander sans cesse où il se trouve, achetez une clochette assez grosse (ne prenez pas non plus une cloche de brebis ! ).
• Si vous comptez marcher au crépuscule ou de nuit à la frontale, une lumière de type LED accrochée à son harnais peut être le top pour toujours avoir un œil dessus !

C’est bon vous êtes prêts ? Filez sur les topoguides “dogfriendly” de treks d’Helloways : Le tour du Queyras, le tour du  Beaufortain, le GR®20*, le Chemin de Stevenson, la Boucle du Morvan et bien d’autres… Par ici l’aventure !

*le GR®20 nécessite une grande préparation, de privilégier le début ou la fin de saison pour éviter les grosses chaleurs, et surtout, et un chien très entraîné, sportif et agile.

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